Ferme de Moulon
(Extraits choisis de Terres toujours Précieuses)
"Surtout, changement majeur pour nous : nous disposions en 2015 de 130 hectares pour conduire nos recherches. Nous devons désormais nous contenter de 25 et ces hectares ont dû être négociés de haute lutte, après avoir calculé qu’ils représentaient la surface minimale dont nous avions besoin pour les expérimentations impossibles à faire loin de nous : la fabrication de matériel génétique et les multiplications de semences. Pour suivre très précisément le développement des plantes et mieux comprendre comment elles interagissent avec le milieu vivant, avoir ainsi des outils de prédiction, il est impératif de passer dans les champs tous les jours, voire plusieurs fois par jour. Nous devons aussi être tout à côté du laboratoire pour les prélèvements quotidiens de morceaux de feuilles qui nous permettent d’observer les protéines qu’elles contiennent, leur ADN. 24 hectares nous permettaient de nous en tirer, avec une parcelle d’expérimentation en blé et une en maïs. Dominique de Vienne, qui avait pris la suite d’André Gallais à la direction de l’unité, a été très actif auprès de l’EPAPS et pendant les enquêtes publiques pour sécuriser cette surface minimale." (...)
"Nous avons d’ailleurs de plus en plus de relations avec les agriculteurs du Plateau. Ne serait-ce que parce que, directrice de l’UMR, j’ai aussi repris la gestion du domaine agricole avec un collectif de chercheurs et de techniciens et qu’à ce titre, je fais partie du collège agriculteurs de Terre et Cité. J’ai ainsi un contact plus direct avec eux. Ils sont en attente de nos recherches et nous sommes maintenant prêts à pouvoir leur proposer des choses concrètes. C’était plus facile, jusque-là, pour l’UMR d’agronomie de Grignon, qui, contrairement à nos expérimentations de petites superficies, effectue ses essais agronomiques sur de grandes parcelles. Emmanuel Laureau, qui aime bien expérimenter (et c’est de famille !), a, depuis longtemps, des essais chez lui. Mais cela va venir pour nous aussi, avec les mélanges de blé ou même des variétés de maïs qui ne sont pas sur le marché. C’est en train de se construire pour la partie génétique. Nous avons l’année prochaine notre grosse expérimentation sur le mélange blé-pois et nous allons avoir besoin de louer une parcelle pour continuer à mener, pas trop loin, nos expérimentations « innovations variétales ». "
Christine Dillman (directrice de l’UMR génétique quantitative et évolution)
Sur 130 hectares pour la recherche en 2015, il ne nous en reste que 25.
Et si cet extrait vous a intéressé(e)...
... le texte intégral de la ferme de Moulon est dans le livre Terres toujours Précieuses que vous pouvez trouver ici